Comme beaucoup de monde semble-t-il, et comme lors de ma tentative
pour suivre le MOOC Itypa, me voilà submergé d'informations, grisé par
la quantité de pistes à suivre, désorienté par le nombre de possibilités
à explorer. Impression de noyade renforcée par la quantité de textes en
anglais où mes compétences trouvent vite leurs limites.
Il n'en demeure
pas moins que la surabondance d'apports et l'ambition des activités
proposées font de ce CLOM un véritable défi. Rien que du point de vue
temps, chaque activité proposée pour la semaine 2 pourrait à elle seule
en requérir une, voire plusieurs.
Cette richesse contient sa
propre limite qui peut se transformer en écueil. Il est absolument
impossible de tout lire, tout voir, tout commenter, encore moins de tout
faire. Mais alors, comment faire pour ne rien manquer, ou, à tout le
moins, ne rien manquer de ce qui nous intéresse ? Comment savoir ce qui
pourrait nous intéresser sans savoir ce qui existe ? Comment trouver un
principe organisateur dans cet espace réticulé aux délimitations si
floues qu'il se confond avec la Toile qui lui sert de fond ? Et comment
en déduire une stratégie adaptée à nos objectifs ?
Je
suis persuadé de l'utilité d'une description des ressources et d'une
bonne indexation. De nombreuses solutions techniques ou technologiques
permettent, et permettront encore mieux demain, d'affiner la granularité
des ressources indexées et leurs descriptions, d'accroître la
pertinence et la cohérence de l'indexation, tout en permettant un
meilleur dialogue entre les différentes entités par une recherche
toujours plus poussée d'inter-opérabilité.
Je ne néglige pas
l'importance de ces activités qui visent à élever la congruence des
réponses fournies aux besoins de l'utilisateur. Dans un univers de
langages (humains, machines et intermédiaires) et de technologies
communicantes elles sont indispensables puisqu'il est vrai qu'avant de
pouvoir Réutiliser, Retravailler, Recombiner, Redistribuer une
REL, il faut encore pouvoir la trouver et l'identifier comme telle.
Mais
l'aridité des normes et, là encore, le foisonnement d'adaptations malgré
les efforts de standardisation font du maquis des dépôts, banques et
autres tentatives pour décrire et organiser la gestion des REL, des
espaces plus propices aux échanges automatisés qu'à l'interaction
humaine. C'est pourquoi pour les décrire, à la métaphore du
rhizome, je préfère celles du maquis ou de la jungle inextricable,
espaces inhospitaliers pour les humains et qui rendent mieux compte, me
semble-t-il, de la difficulté à y cheminer.
Sans négliger, donc, les contingences techniques et technologiques et, au-delà du débat sémantique sur ce qui est, ou non, une Ressource Éducative
Libre, chaque terme pouvant être débattu, et du débat juridique qui le génère, ou en découle, à propos de ce que l'on
peut en faire ou non, je me pose la question de l'utilisateur
final.
S'agit-il d'offrir des ressources aux pédagogues pour
faciliter l'enseignement ou bien des outils aux apprenants pour
faciliter les apprentissages ?
Les objectifs affichés par les organisations à l'origine du CLOM semblent répondre qu'il s'agit des deux à la fois, mais ces deux buts sont-ils compatibles et atteignables ensemble ?
Malgré les travaux engagés depuis plus d'une décennie pour en faciliter la création et l'usage, quel est le pourcentage d'utilisateurs connectés qui sauraient trouver une REL aujourd'hui ?
Je n'ai
bien sûr la réponse à aucune de ces questions, mais j'ai l'intuition que tout contenu sous une licence (publique ou
privée) permettant la libre
réutilisation par tous et en toutes circonstances est potentiellement
une REL, qu'il ait été destiné à enseigner, à apprendre ou à un tout
autre usage.
L'apprentissage à lieu quand de la rencontre d'un
utilisateur et d'un objet naît une affordance conduisant l'un à utiliser
l'autre comme outil dans un but établi.
Toutes ces initiatives sont-elles à même de produire des systèmes facilitant de telles rencontres ? Si ce n'est pas le cas, elles s'effaceront derrière Google, Bing et leurs successeurs. C'est d'ailleurs peut-être là que réside le grand défi pour la Francophonie, se tourner résolument vers l'utilisateur et lui offrir une accessibilité aux REL qui soit réelle.
À
moins que la réponse à l'une de mes questions introductives ne soit justement pas
de trouver un principe organisateur, mais d'en créer un, le sien : mettre
de l'ordre dans le chaos, délimiter, organiser, structurer,
associer...
Et c'est peut-être cela qu'il faut permettre à tous !
#CLOM_REL_Acquis
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